Collectif Greenbretagne

  • AURA Environnement dénonce lacunes Enquête publique extension unité de tri et valorisation déchets inertes Guyot Environnement vers Morlaix !

    AURA Environnement aura été la SEULE assoc' environnementale

    à s'opposer lors de l'enquête publique du 16/05 au 16/06/2015 à la

    demande d'autorisation d'exploiter une unité de tri et de valorisation

    de déchets inertes à Kérolzec à Saint-Martin-des-Champs vers

    Morlaix dans le Finistère et présentée par Guyot Environnement de Brest !

    Presque personne n'est venu à cette enquête publique aux mairies de Saint-Martin-des-Champs, de Sainte-Sève et de Taulé. Voici les commentaires d'AURA Environnement qui ont été transmis sur le registre lors de la présence du commissaire-enquêteur Ernest QUIVOURON désigné par le tribunal administratif :

    COMMENTAIRE

    Le 19/05/2017 AURA Environnement constate un mur d’agglos ou de parpaings.....

    Ge ep 123......alors que sur les photos d’ AURA Environnement le 27/11/2016, il n’y a aucune construction à cet emplacement qui correspond à la zone de stockage de 595 m² des balles de CSR, comme indiqué dans l’enquête publique.

    Ge ep 122La dernière demande effectuée par Guyot Environnement à l’urbanisme de Saint-Martin-des-Champs remonte à :

    - Permis de construire modificatif

    Demande déposée le 02/04/2003 par Guyot Environnement à Brest.

    N° PC 2925402M1003 1

    Objet : Modification du bâtiment principalPc ge 2003

    Le 16/06/2017, le service de l’urbanisme à la mairie de Saint-Martin-des-Champs confirme bien qu’aucune demande n’a été effectuée par la société Guyot Environnement pour un permis de construire ou une autorisation de travaux.

    Selon le responsable de l’urbanisme de la mairie de Saint-Martin-des-Champs, les photos qu’AURA Environnement lui montre confirme bien qu’il y a emprise au sol supérieure à 20 m².

    L’enquête publique est donc insincère et ne prends pas en compte ces modifications de l’installation de la société Guyot Environnement.

    Nous demandons la démolition de cette construction et une nouvelle enquête publique.

    AUTRE COMMENTAIRE

    UN SITE EXISTANT

    Le dossier présente le fonctionnement et les volumes triés sur le site existant mais qui ne sont pas le reflet des activités aujourd’hui en place : la société GUYOT a déjà mis en place le process de préparation des CSR décrit comme « projet » dans le dossier objet de la demande.

    Dans le schéma décrivant les installations actuellement sur le site il ne figure pas d’étape de préparation/broyage de CSR, uniquement un tri mécanique, et pourtant des balles de CSR sont présentes sur le site avant l’enquête publique.

    Le site de st martin est autorisé par son AP de 2006 à réaliser des activités de tri et transit de déchets non dangereux selon les rubriques 2713, 2714, 2716 et 2718, mais n’est pas autorisé à préparer des CSR. Il s’agit d’un dossier de régularisation et non pas de demande.

    Nous demandons

    • De renvoyer Guyot face à ses responsabilités pour tricherie sur ce dossier et cette enquête publique
    • De pointer du doigt une filière de valorisation CSR qui peut permettre tous les abus dans sa mise en oeuvre

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    CADRE REGLEMENTAIRE CSR

    Le cadre réglementaire pour la fabrication de CSR et pour les installations destinées à les recevoir a été clarifié en mai 2016. La société GUYOT n’y fait pas référence et doit pourtant s’y conformer. La conformité à l’AM n’est pas étudié alors que la valorisation des CRSr en chaufferie 2971 est évoquée pour « plus tard » dans le dossier.

    Référence réglementaire : Il s’agit du décret n° 2016-630 du 19 mai 2016 modifiant la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement qui crée la rubrique 2971 (régime de l’autorisation) pour les installations de production d'énergie sous la forme de chaleur ou d'électricité à partir de déchets spécifiques de type CSR, accompagné de deux arrêtés ministériels relatif à la préparation et la combustion de CSR.

    Seule la conformité à l’AM du 13/10/10 est analysée.

    • Nous demandons à Guyot de justifier la conformité de son projet à ce texte de mai 2016

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    FILIERES DE VALORISATION

    Nous demandons une transparence totale sur les filières de valorisation des CSR. Quelles sont-elles ? Où sont-elles ? Sont-elles réellement locales ? Existe-t-il réellement des partenariats commerciaux établis ?

    Cela nous parait indispensable dans la mesure où certaines filières avancées n’existent pas sur la Bretagne (Voir point 2 les projets de chaufferie 2971 qui sont évoquées pour « plus tard ») !

    • Nous demandons à ce qu’une vraie transparence soit apportée dans le dossier :
      • Lister l’ensemble des exutoires prévus avec leur localisation  et les volumes passés et futurs
      • Démontrer la capacité reprenneur à accepter les CSR produits par GUYOT
      • Justifier que tout CSR produit sur le site aura un exutoire et le prouver dans le temps
      • Démontrer l’existence d’accords commerciaux entre GUYOT et ces sites

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    TRAFIC ROUTIER ET PROXIMITE DES FILIERES

    Plusieurs points du bienfondé du projet semblent à nos yeux infondés :

    • Le projet doit contribuer à augmenter la capacité de tri et valorisation des déchets non dangereux en Bretagne. S’il est effectivement nécessaire d’avoir des outils de ce type sur le territoire il est toutefois fallacieux de se targuer d’être une solution locale quand on ne dispose pas de filières de valorisation de proximité. Ce volet n’est pas du tout traité dans l’analyse de l’impact sur le trafic. Marche-t-on sur la tête pour transporter des CSR sur des centaines de kilomètres depuis Saint martin des Champs.
    • Nous demandons à ce que le projet soit redimensionné :
      • Interdire le traitement des CSR en dehors la Bretagne.
      • Réaliser un véritable bilan carbone du projet en incluant l’ensemble des activités transport.

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    1. VOLUMES PREVISIONNELS

    Nous sommes surpris de voir que la société GUYOT s’engage dans son dossier à ne pas excéder les volumes définis alors que c’est le fonctionnement courant de cette exploitation par le passé. Comment GUYOT imagine gérer la variabilité / saisonnalité de son activité ? Devra-t-on voir grandir des stocks de déchets en balle dans un état de dégradation avancé des balles sur le site ? Quelles sont les filières de secours pour évacuer le CSR ? Quel impact sur la qualité des eaux de pluie qui percolent sur les balles éventrées qui sont rejetées en rivière et ne sont pas considérées comme eaux industrielles (traitement, contrôle…) ?

    • Nous demandons à ce que le projet soit redimensionné :
      • Limiter de moitié les 12 385 m3 volumes stockés en balles à l’extérieur
      • Imposer des durées maximum de stockage sur le site compatible avec la bonne tenue dans le temps des balles de déchets
      • Considérer les eaux de pluie ruisselant sur les déchets comme des eaux industrielles à traiter avant rejet et à suivre du point de vue de la qualité des rejets

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    1. LE TRAITEMENT DES EAUX

    Les balles stockées sur le site sont dans un état déplorable et les eaux de pluie peuvent percoler au travers de ces balles de déchets éventrées. Pourtant GUYOT affirme dans son dossier qu’il ne produit pas d’eaux industrielles alors qu’il s’agit bien d’eaux industrielles, et que ces effluents sont rejetés au milieu naturel, à 75m du site dans la rivière Pennelé !!

    Il s’agit d’un enjeu important compte tenu du contexte et du milieu environnant du site (zones naturelles recensées au droit du site, de la présence d’hameaux d’habitations proches et de la faune et la flore identifiées au droit du site).Pourtant GUYOT traite de le sujet en se basant sur ses propres considérations : les eaux de pluie au contact des déchets et générées sur son site ne peuvent pas être source de pollution.

    Nous sommes surpris de voir que le système de traitement des eaux du site est quasi-inexistant. Comment est-ce qu’un simple bac décanteur et un débourbeur séparateur peuvent assurer et garantir un traitement efficace avec le rejet d’eaux industrielles en rivière sur un site où les stocks extérieurs sont importants et où du broyage de bois a lieu à l’air libre et sont au contact direct avec l’eau de pluie ?!

    Ces eaux doivent être contrôlées, et GUYOT ne détaille pas du tout ce qui se passerait en cas d’analyses physico-chimiques « non concluantes » des rejets ?!

    • Nous demandons les compléments suivants :
      • La meilleure façon de ne pas générer d’effluents pollués et d’éviter le contact de l’eau avec les déchets : les stocks n’étant pas couverts et les balles présentant un risque de détérioration important, nous demandons la mise en place d’une toiture permettant de limiter la génération d’effluents souillés et donc de limiter le risque de pollution accidentel de la rivière.
      • Renforcer le système de contrôle des effluents : type de polluants et fréquence
    • Aussi, les eaux d’arrosage durant les phases de broyage sont donc des eaux industrielles, rejoignant simplement le réseau d’eau de pluie et sont donc rejetées au milieu naturel : la rivière.

    • Nous demandons les compléments suivants :
      • De compléter ce dossier avec des mesures des émissions de poussières durant les phases de broyage de bois actuellement sur site
      • D’imposer à GUYOT de réaliser des mesures et analyses des émissions de poussières lorsque le granulateur CSR sera mis en place.
      • De réaliser des mesures et analyses d’eaux avant rejet à la rivière pendant les phase de broyage et donc d’arrosage

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    POUSSIERES

    Puisque qu’une gêne pour les riverains ne peut être comparée à une norme, GUYOT considère que le site ne présente pas d’impact sur les poussières émises. Pourtant un dépassement est avéré. De plus, des campagnes de broyage de bois ont lieu sur site à l’air libre sur les plateformes extérieures : quelles auraient été les résultats d’analyses durant ces phases de broyage ? Les dépassements auraient été certainement plus nombreux malgré les systèmes d’arrosage qui sont évoqués pour limiter l’impact.

    AUTRE COMMENTAIRE

    Cette enquête publique à Notre-Dame-des-Champs doit être annulée car l’ordonnance, fixée par décret et qui est entrée en vigueur au plus tard le 01/01/2017 (Source : JORF du 5 août 2016, texte 14 - Ordonnance no 2016-1060 du 3 août 2016 NOR : DEVD1614801R) n’a pas été appliquée.

    En effet, cette ordonnance modernise l’enquête publique régie par le code de l’environnement en prévoyant, en plus des formalités classiques, le recours à la dématérialisation pour faciliter l’information et la participation du public.

    Cette ordonnance a pris effet le 1er janvier 2017 en réformant l’enquête publique et lui imposant l’utilisation d’Internet dans le cadre de projets ayant une incidence sur l’environnement.

    Même si la procédure papier reste cependant obligatoire, celle-ci est complétée par l’adjonction d’Internet comme un lieu de consultation complémentaire où le public peut déposer ses observations et lire les avis des autres concitoyens.

    De plus, la mise à disposition d’un poste informatique dans un lieu ouvert au public est devenue obligatoire. Cela n’a pas été le cas à la mairie de Saint-Martin-des-Champs où seuls 2 classeurs et le registre des commentaires ont été mis à la SEULE disposition du public.

    Les citoyens n’ont donc pas été informés correctement de l’existence de cette Ordonnance qui permet d’apporter une contribution publique à une enquête publique.

    En effet, l’objectif du registre d’enquête public électronique est de permettre au public de plus facilement prendre connaissance du projet puis d’exprimer ses appréciations, suggestions et contre-propositions, alors que déposer un avis sur le registre dématérialisé de cette enquête publique aurait été plus simple, sécurisé et potentiellement anonyme.

    Le registre d’enquête publique électronique aurait dû indiquer l’objet de l’enquête publique, l’arrêté d’ouverture de l’enquête publique, la référence du tribunal administratif, le nom du commissaire-enquêteur ainsi que toutes pièces du dossier dont l’avis de l’autorité environnementale qui est absent également en version papier.

    Certaines enquêtes publiques proposent l’utilisation de l’e-mail en guise de voie numérique. Cependant, un e-mail est très facilement falsifiable et ne répond donc pas aux articles 1316-1 à 1316-4 du code civil reconnaissant l’écrit numérique comme une preuve « sous réserve que puisse être dûment identifiée la personne dont il émane ».

    Un registre numérique d’enquête publique reflète aux yeux de la population une image moderne d’un territoire ! Nos concitoyens peuvent ainsi consulter le dossier de présentation à toute heure et en tout lieu et déposer une observation agrémentée de documents de qualité en pièces jointes. 

    Tout n’a donc pas été mis en œuvre pour que le commissaire-enquêteur puisse recueillir les avis et observations de la population de la région de Morlaix dans de bonnes conditions et de façon la plus limpide possible.

    La loi sur la reconnaissance du support numérique n’a donc pas été respectée.

    Cette enquête publique sur l’implantation de cette ICPE (unité de tri, transit et valorisation de déchets à Saint-Martin-des-Champs déposée par Guyot Environnement) doit être annulée.

    AUTRE COMMENTAIRE

    1 - Dans le cadre de mes activités de veille sur les enjeux déchets, notamment au sein de plusieurs groupes de travail (DMA et DAE ; Déchets du BTP ; Déchets organiques ; Déchets dangereux ; Filières régionales ; Prévention, sensibilisation, communication), dont la commission CSR du Plan régional de prévention et de gestion des Déchets de la Région Bretagne, j’ai eu connaissance d’un récent rapport publié par l’ADEME sur le traitement des ordures ménagères résiduelles (OMr).

    En résumé, l’ADEME, après avoir contribué à faire inscrire dans la loi TECV qu’il fallait renoncer aux unités de tri mécano-biologique produisant du compost à partir des OMr, indique à présent qu’il faut aussi éviter de fabriquer du CSR à partir de ces mêmes OMr.

    Une première concrétisation voit le jour dès maintenant avec le cahier des charges de l’appel à projet Energie CSR 2017 qui interdit les intrants issus d’OMr dans les projets relevant sa priorité 1 (les seuls qui auront une chance d’être sélectionnés…).

    C’est donc clairement l’ensemble de la filière de prétraitement des OMr par tri mécanique qui est visée et à laquelle l’ADEME appelle à renoncer.

    Le rapport ADEME, un récent article du site spécialisé Déchets.com qui en fait une synthèse ainsi que le cahier des charges de d’appel à projet Energie CSR 2017 que je tiens à la disposition du Commissaire enquêteur en sont donc les preuves irréfutables qui rendent automatiquement caduque cette enquête publique sur la demande d’autorisation d’exploiter une unité de tri et de valorisation de déchets non-dangereux (DND) au lieu-dit Kerolzec à Saint-Martin-des-Champs.

    2- En 2016, nous avons fait constater par un huissier de justice – Me BOUGEANT de Morlaix – que des balles de CSR – pourtant emballées sous film plastique - étaient éventrées à l’air libre. Les photos du constat de l’huissier ont été publiées sur le site internet d’AURA Environnement http://www.aura-environnement.com/

    Qu’en sera-t-il dans les prochaines années ?

    3- Nous aimerions savoir ce que sont devenues les milliers de tonnes de CSR stockées sur ce site de Kerolzec. Nous aimerions connaître les tonnages entrants et les bons de pesée de ce CSR à destination, notamment - chez Lafarge Ciments SA à Saint-Pierre-la-Cour – géré par Geocycle -. Combien Lafarge a-t-il payé ces tonnages ?

    En 2011, le Finistère a exporté 135 000 tonnes de déchets et se plaignait de manquer de capacités de stockage en local.

    Pourtant ces milliers de camions au départ du site de Kerolzec à Saint-Martin-des-Champs chez, notamment, Lafarge vers Laval coûtent de plus en plus cher à la collectivité, et sont en totale contradiction avec l'un des engagements du Grenelle et son principe de proximité dans le traitement des déchets.

    Il y a donc incohérence.

    Quels ont été les coûts du stockage et du transport pour le contribuable ?

    4- Nous aimerions savoir si la société Guyot environnement a effectué des tests d’élimination de son CSR à l’étranger comme au Maroc ou par exemple dans des pays nordiques.

    5 – Nous aimerions savoir combien de camions/containers/jours ont potentiellement transité de Saint-Martin-des-Champs vers le port de Brest jusqu’à ce jour.

    6 – Les plastiques durs des RBA (Résidus de broyage automobile) gisant à Brest sont-ils utilisés pour faire du CSR stocké à Saint-Martin-des-Champs ?

    7 - Combien de tonnes de refus de film sont-elles envoyées chez Lafarge ? 5 000 T ? 7 000 T ?

    8-  Qu’en pensent notamment les élue-es de Morlaix Communauté : Jean-Luc FICHET, Jean-Luc FICHET, Claude PODER, Françoise RAOULT, Guy PENNEC, Guy POULIQUEN, Maryse TOCQUER, Nathalie BERNARD, Serge LE PINVIDIC, Thierry PIRIOU, Yves MOISAN, Yvon LE COUSSE, Alain TIGREAT, André FLOCH, André NEDELLEC, Anne QUENEA, Annie HAMON, Annie LONEUX, Annie PIRIOU, Bernadette AUFFRET, Bernard GUILCHER, Bernard LE VAILLANT, Béatrice PICART, Christian LE MANACH, Christiane DUGAY, Christiane LEON, Christophe MICHEAU, Clotilde BERTHEMET, Clotilde ROUX, Daniel LANGLADE, François GIROTTO, François HAMON, Françoise BARBIER, Françoise FER, Georges AUREGAN, Gildas JUIFF, Gilles MER, Gwenole GUYOMARCH, Hervé CILLARD, Hervé RICHARD, Hervé SAINT-JALM, Ismaël DUPONT, Jacqueline LE FOLL, Jean-Charles POULIQUEN, Jean-Guy GUEGUEN, Jean-Michel PARCHEMINAL, Jean-Paul VERMOT, Joseph IRRIEN, Joëlle HUON, Marc MADEC, Marie DECIMO, Marie SIMON-GALLOUEDEC, Marlène TILLY, Martine DILASSER, Martine MADEC, Michèle BEUZIT, Nicole MOULUT, Patrick YHUEL, Pierre LE GOFF, Pierre-Yves MINEC, René LE TALLEC, Rollande LE HOUEROU, Sarah NOLL, Solange CREIGNOU, Thierry DESMARRES, Thierry HUON, Valérie LE DENN, Véronique PEREIRA, Yvon HERVE, Alain TIRILLY, Albert LOZAC'H, Albert THOMAS, André LE DOEUFF, André PRIGENT, Annick LE GALL, Ariane PARANTHOEN, Aurélien LE GUILCHER, Aurélie JEGOU, Benoît BUFFETEAU, Brigitte MEL, etc….

    Marc-Claude de PORTEBANE

    Président d’AURA Environnement

    - Porte-parole du Collectif Greenbretagne (COGB)

    - Membre des groupes de travail DMA et DAE ; Déchets du BTP ; Déchets organiques ; Déchets dangereux ; Filières régionales ; Prévention, sensibilisation, communication du Plan régional de prévention et de gestion des Déchets à la Région Bretagne

    - Porte-parole de la Ligue de combat contre les cruautés envers les animaux

  • GREENPEACE : Michel-Edouard Leclerc a réagi sur son blog à notre action de sensibilisation des pesticides !

    Michel-Edouard Leclerc

    il faut qu’on se voie

    GpMichel-Edouard Leclerc a réagi sur son blog à notre action de sensibilisation dans sa ville natale, à Landerneau. Nous lui répondons par la voix de Jean-François Julliard, Directeur général de Greenpeace France.

    « Cher Michel-Edouard,

    Nous sommes ravis que nos petites affiches aient attiré votre attention et que vous ayez pris la peine de justifier votre position. Il est vrai que nous attendions un début de dialogue depuis plus d’un an sur un sujet qui concerne la santé de vos clients. Nous nous réjouissons également que, dixit, “les adhérents et salariés du Mouvement E.Leclerc sont totalement en phase avec l’objectif de réduire les pesticides et autres produits chimiques, notre enseigne est complètement disponible pour y travailler.” C’est une excellente première étape qui va, je l’espère, donner lieu à une réunion rapide avec vos adhérents et vous-même pour qu’on s’y penche sérieusement.

    Votre préoccupation de développer le bio dans vos enseignes est hautement louable. Mais quels volumes de vos ventes cela concerne-t-il : 3%, 4% ? Tant que cela ne concerne pas le gros du volume, cela signifie que la majorité de vos clients continuent de consommer des fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle. Des fruits et légumes produits à grand renfort de pesticides, dont les consommateurs ne connaissent ni la nature ni les quantités utilisées. C’est donc bien à eux que nous pensons en premier lieu. Ces pesticides, on vous le rappelle, sont des poisons pour leur santé et pour celle des producteurs mais également pour l’environnement (voir les études sur l’impact sur les consommateurs ou encore sur celle des agriculteurs de l’ANSES).

    Permettez-nous quelques mises au point et corrections sur la deuxième partie de votre courrier. Si les producteurs sont ceux qui produisent, les distributeurs ont une très grand part de responsabilité au travers des contraintes de prix et de contrats qu’ils fixent. C’est là que vous pouvez jouer un rôle énorme. C’est également la raison pour laquelle des enseignes concurrentes se sont déjà engagées : Carrefour, les Magasins U et Monoprix en France, Aldi en Allemagne ou encore les enseignes Jumbo et Albert Heijn aux Pays-Bas, qui y concentrent à eux deux plus de 50% des ventes. Nos demandes sont ainsi très simples : accompagner et soutenir les producteurs pour qu’ils éliminent en priorité les pesticides les plus dangereux dans leur production de fruits et de légumes et être transparent vis-à-vis des consommateurs sur le recours aux pesticides et le soutien aux agriculteurs.

    Quant à la référence au groupe de travail sur les pesticides, nous sommes heureux d’en parler car il semblerait que les informations qui vous ont été transmises soient erronées. Suite à des échanges fin novembre 2015 avec la centrale d’achat toulousaine, Greenpeace a envoyé à ses responsables en région ainsi qu’au directeur développement durable de l’enseigne nationale les documents nécessaires à la réalisation d’un état des lieux des pratiques de ses fournisseurs de pommes sur l’usage des pesticides ainsi qu’à l’identification des marges de progrès et des objectifs de réduction envisageables. Malgré nos relances, nous n’avons reçu au niveau national qu’une réponse évasive.

    Au niveau régional nous avons rencontré le groupe de travail auquel vous faites référence. Lors de cette réunion, nous avions convenu avec la centrale d’achat présente qu’elle établirait un état des lieux sur les pratiques agricoles de ses producteurs quant à l’utilisation des pesticides. Cet état des lieux aurait permis de dégager les marges de manoeuvre pour réduire l’usage des pesticides. Greenpeace n’a jamais reçu ni cet état des lieux, ni les propositions de réductions de l’usage des pesticides qui devaient en découler.

    A la place nous avons été invités à participer à une nouvelle réunion avec la centrale et l’interprofession. A ce stade des négociations, nous avons estimé que la balle était dans le camp de ces acteurs. Nous avons donc exprimé notre souhait de les laisser avancer dans un premier temps de leurs côtés avant de se rencontrer à nouveau. En effet, Greenpeace n’a pas vocation à accompagner l’évolution des enseignes sur le plan technique. Nous existons pour alerter sur les dangers qui menacent notre santé et l’environnement et pousser au changement. C’est ensuite aux enseignes de prendre leurs responsabilités, en s’appuyant s’il le faut sur des personnes ressources (experts indépendants, bureaux d’étude etc.) nécessaires à la bonne évolution de leurs pratiques. Cette démarche ne pose pas de problème pour d’autres enseignes, pourquoi cela est-il si compliqué avec vous ?

    Concernant les études scientifiques que vous n’auriez pas reçues (nous vous les avons pourtant adressées par courriel les 16 juin, 20 et 24 octobre 2015, puis par courrier postal en décembre dernier), nous sommes là aussi heureux de vous renvoyer quelques liens* qui constitueront, nous en sommes certains, de saines lectures de vacances à vous qui mangez bio :

    Assez de temps perdu. Vous avez le pouvoir – et la responsabilité – de faire évoluer les pratiques de votre enseigne dans l’ensemble de l’Hexagone. De soutenir les agriculteurs, et de leur permettre la mise en place d’alternatives aux pesticides les plus dangereux pour les pollinisateurs et la santé.

    Nous vous remercions de votre proposition de rendez-vous avec les syndicats. Mais notre demande est bien plus simple que celle d’organiser ce qui pourrait se transformer en grand-messe. Elle est de vous rencontrer, vous, car c’est à vous maintenant de prendre des engagements et de ne pas vous défausser sur les producteurs (avec qui nous travaillons directement par ailleurs, en soutenant ceux qui s’engagent vers des modèles de production durables).

    Au plaisir de vous rencontrer donc très prochainement.

    Jean-François Julliard
    Directeur général
    Greenpeace France

    *Note : les seules informations qui ne s’y trouvent pas sont les lieux de prélèvement des échantillons de sols et d’eau effectués dans des vergers et champs de pommes de terre qui sont volontairement gardés confidentiels afin de préserver l’anonymat des exploitations et agriculteurs concernés, ainsi que les nom et coordonnées du laboratoire ayant mené les analyses que nous ne communiquons pas non plus, pour des raisons de confidentialité demandées de leur part. »